top of page
Article1_edited.jpg
27 FÉVRIER 2022

“LA FORMATION EST AU CŒUR D’UN PROJET DE CLUB AMBITIEUX”

Après avoir entraîné à Cergy, à Saint-Ouen-l’Aumône et déjà deux saisons au HBCP, David Turmine est au club depuis l’année dernière en tant que coordinateur technique et sportif. Fort de son expérience auprès des tout-petits, des jeunes et des adultes que ce soit au niveau régional ou national, il porte un regard particulier sur le handball et nous présente les grandes lignes de la stratégie sportive du club axée principalement sur la formation des jeunes. 

David, quel bilan tires-tu de ce début de saison de nos équipes jeunes, féminines et masculines ?

 

Ça bosse fort ! Et pas uniquement depuis cette saison… Entraîneurs, joueuses et joueurs avaient profité de l’année dernière pour travailler beaucoup de savoir-faire, tant individuels que collectifs. Ils sont aujourd’hui sur la même dynamique et nous apercevons les fruits de ces efforts chaque week-end au sein de tous les collectifs.

 

 

En tant que coordinateur technique et sportif ou qu’entraîneur, penses-tu plutôt résultats ou plaisir de jouer ?

 

Il faut un peu des deux : on ne prend pas beaucoup de plaisir sans obtenir de résultats et on n’a pas de résultats si on ne prend pas de plaisir à travailler. L’objectif n°1 du club reste néanmoins de prendre du plaisir, a fortiori dans la pratique loisir, mais également dans la filière performance. Fédérer, échanger et progresser dans un environnement convivial, chaleureux et avant tout attentionné… Prendre soin de ses adhérents est une marque de fabrique pour le HBCP. On s’inscrit au handball d’abord pour s’amuser et s’épanouir : la performance sportive en découle ensuite naturellement.

“Rien ne doit être figé : nous devons sans cesse faire preuve d’attention, de souplesse et de réactivité.”

 

 

Pourquoi multiplier les équipes dans chaque catégorie jeunes ?

 

C’est une condition indispensable au développement du club, à plusieurs titres. Premièrement, dans la politique d’une pratique du handball adaptée pour tous. Le nombre d’adhérents du HBCP est en nette hausse et chaque enfant doit pouvoir jouer à son niveau, toucher la balle le plus souvent possible ! C’est impossible dans des groupes hétérogènes de 20 ou 30 enfants. Les débutants ne doivent pas se sentir systématiquement en retrait, ce qui est souvent le cas chez les enfants dans des équipes mixant certains avec une approche loisir et d’autres avec l’esprit de compétition. Créer différents collectifs dans une même catégorie favorise l’épanouissement personnel au sein d’un groupe, l’esprit d’équipe et donc le sentiment d’appartenance au club. Le niveau des équipes augmente foncièrement. Le plaisir de jouer demeure au centre de nos préoccupations en prenant en considération que chaque enfant évolue à son rythme… Cela implique que le staff technique reste très vigilant au développement des joueuses et des joueurs, tantôt aux difficultés rencontrées ou à l’éclosion parfois tardive de certains profils. Un jeune peut parfaitement passer d’un groupe à un autre, toujours en concertation avec les parents, afin qu’il se perfectionne, s’affirme sur le plan du leadership ou gagne en confiance en soi par exemple. Rien ne doit être figé : nous devons sans cesse faire preuve d’attention, de souplesse et de réactivité.

 

 

Quel niveau de jeu visé pour les différentes catégories ?

 

Pour que notre formation rayonne, nos équipes doivent jouer au plus haut niveau. Le club dispose des moyens et mettra tout en œuvre pour proposer le meilleur niveau possible. Sur le plan pédagogique, jouer dans des championnats relevés pousse au dépassement de soi et facilite la progression individuelle et collective. C’est incontestable pour nos équipes 1, mais tout autant pour nos équipes 2, voire 3, qui sont une forme d’anti-chambre ou de tremplin entre deux catégories. Évoluer au plus haut niveau est ainsi primordial pour nos jeunes mais également pour nos entraîneurs qui doivent s’adapter et se perfectionner dans leur rôle. Dans ce sens, le club a mis en place une véritable stratégie d’accompagnement et d’amélioration continue pour ses coaches : financement de formations fédérales, formations internes, suivi régulier et personnalisé, mutualisation des pratiques et des expériences, intranet technique pour faciliter la construction des séances, etc. Le but est de disposer d'un référentiel de formation commun, de créer une vraie couleur de jeu partagée par tous les collectifs, favorisant l’évolution des jeunes de catégories en catégories… Une formation homogène pour éviter le phénomène de génération unique au sein d’un club et ainsi assurer une continuité des résultats et du niveau de jeu.

“La dimension physique, quoi que importante, ne doit pas prendre le pas sur la créativité et l’intelligence de jeu.” 

 

 

En parlant de jeunes, quel serait pour toi le profil idéal du handballeur et de la handballeuse de demain ?

 

On entend à mon avis trop souvent, que le joueur parfait doit être grand, fort et courir vite… C’est concevable, mais n’oublions-nous pas simplement la dimension handball ? Sans dénigrer l’athlétisme qui a des valeurs individuelles reconnues, sur un terrain de handball il ne suffit pas d’arriver le plus vite au bout d’une ligne droite, il faut courir dans le bon timing, dans un espace toujours mouvant. Il ne suffit pas de lancer le poids le plus loin, mais de lancer la balle au bon endroit, au bon moment. Il faut savoir collaborer et se coordonner avec ses coéquipiers, en fonction d’un adversaire.

 

À se baser uniquement sur ces profils athlétiques, a fortiori chez les jeunes, ne contrarions-nous pas l’éclosion de talents ? Luc Steins, meneur de jeu néerlandais du PSG Handball, du haut de son mètre soixante-douze, aurait-il été détecté par notre filière fédérale ? Ce joueur, aujourd’hui un des meilleurs du championnat français, affirmait dans la presse : “Trop petit… On me l’a pas mal dit, oui. Bien sûr qu’avec ma taille, c’est plus compliqué de tirer de loin ou de défendre. Mais j’ai toujours essayé d’utiliser ma vitesse face aux grands joueurs. C’est bien aussi d’avoir des petits pour développer un autre jeu.” Ce type de handballeur ouvre les champs des possibles et permet justement de faire évoluer notre sport. À sélectionner toujours les mêmes profils de joueurs, ne tendons-nous pas vers un jeu stéréotypé, basé sur l’individu plutôt que la complémentarité collective ? La dimension physique, quoi que importante, ne doit pas prendre le pas sur la créativité et l’intelligence de jeu.

 

Pour moi, au handball, tout le monde a sa place — petits, grands, costauds — à condition de bien exploiter ses qualités intrinsèques et faire preuve de malice, de rigueur et d’abnégation… Il faut toujours prendre du plaisir à jouer, bien se connaître et enfin s’entraîner, s’entraîner et s’entraîner.

 

 

Quelle est la place actuelle du HBCP dans le Val d’Oise ?

 

Nous avons réussi à transformer la contrainte de la période COVID en opportunité de structuration du club et de fidélisation de nos licenciés. À ce jour, nous sommes le plus grand club du département en terme d’adhérents. C’est un bon début, mais cela ne peut être suffisant. Ce socle de jeunes joueuses et joueurs doit maintenant permettre justement au club d’élever les différents niveaux de jeu pour être encore plus légitime sur le plan sportif. D’ailleurs, nous sommes en avance sur notre politique sportive : la plupart de nos collectifs jeunes évoluent dorénavant au plus haut niveau départemental, avec d’excellents résultats que ce soit sur la filière féminine ou masculine. Des U10 aux U14, nos équipes sont très homogènes et de nombreux profils émergent. Après les fondations, c’est déjà le premier étage ! Le second sera l’accession au niveau régional des catégories U16 (U15 l’année prochaine) et U18, puis la pérennisation à ce niveau de compétition avant d'envisager plus.

 

Cette année, nos U16 féminines ont atteint ce niveau régional et nous constatons d’ores et déjà leurs progrès. Sur la filière masculine, pour une première saison inscrits en délayages région, les U16 et les U18 ne sont pas passés loin d’une qualification : un apprentissage pour l’année prochaine qui nécessitera une pré-saison plus intense. Les U14 masculins vivent une première expérience au niveau régional et sont toujours en lice pour le troisième tour du challenge région. 

“Le club ne se refuse rien en terme d’ambition.”

 

 

Quelle vision sportive à plus long terme ?

 

La réflexion sur notre stratégie sportive pour 2024/2028 est déjà entamée. Bien sûr, nous devrons tirer partie d’un premier bilan d’ici-là mais, comme évoqué précédemment, nous sommes en avance sur notre projet et pouvons travailler sereinement, avec une vision plus juste de l’avenir. Sans tout dévoiler ou mettre la toiture avant les fondations, nous construisons un projet audacieux, porté principalement par la formation des jeunes, avec pour cap de leur proposer un itinéraire sportif idéal, un accompagnement dans un environnement à la fois exigeant et protecteur.

 

Fort de relations privilégiées avec ses partenaires institutionnels, d’une structure solide et d’une gestion saine, le club ne se refuse rien en terme d’ambition. Le HBCP est un club historique du département, de premier plan, et doit s’affirmer comme tel… Il n’a rien à envier à ses voisins. Au contraire, ses perspectives d’évolution sont même stimulantes ! À nous de démontrer qu’il n’y a pas qu’un seul itinéraire de performance sportive dans le département, de fédérer nos jeunes filles et garçons autour de ce projet pour ne pas les voir partir vers d’autres clubs prématurément et parfois pour le même niveau de jeu.

 

 

Quel est pour toi le plus grand handicap du club aujourd’hui ?

 

Je pense d’abord à une stratégie sportive antérieure pas assez ambitieuse… Le HBCP s’est extrêmement bien développé sur les toutes petites catégories, avec en premier lieu le babyhand, en priorisant la pratique pour tous aux dépens parfois de l’approche performance. Attention, je tiens à préciser que cette politique a été bénéfique pour le développement du club, sans laquelle le nombre important de licenciés et de bénévoles n’aurait pas été le même ! Mais il est maintenant impératif de déployer une pratique compétitive — en parallèle et non au détriment… Selon moi, dans l’état actuel du handball valdoisien, un projet performance ne peut exister sans développement associatif stable et durable. Comme frein à l'évolution du club, je pourrais aussi signaler les infrastructures sportives : nous travaillons déjà étroitement avec nos élus sur des pistes concrètes.

Côté masculins, nous ne pouvons que constater aujourd’hui le manque de joueurs formés au niveau régional pour alimenter l’équipe première du club. C’est pour moi une réelle déficience. Pour offrir une perspective à nos jeunes, nous devons élever le niveau de jeu de notre équipe séniors. Et pour y parvenir, non seulement nous devrons continuer de former en proposant le plus haut niveau de jeu, mais aussi attirer de nouveaux jeunes adultes en quête de challenge et de temps de jeu au niveau régional. Le club est conscient de cette difficulté mais investit dans ce sens, avec comme principal atout la ferme volonté de se développer et de franchir les paliers.

Côté féminin, le constat est sensiblement le même… Avant-tout, créer cette équipe séniors féminines ! C’est en bonne voie, avec un nombre de licenciées en constante hausse, une politique de féminisation déjà bien établie au sein du club et des résultats sportifs plus qu’encourageants sur cette filière.

“Le HBCP se démarque nettement par un bénévolat très important.”

 

 

Tu connais bien le territoire du Val d’Oise pour avoir joué et entraîné dans plusieurs clubs depuis maintenant une quarantaine d'années. Selon toi, quelles seraient les différences marquantes du HBCP ?

 

Je ne peux pas dire que je connais tous les clubs du département ! Mais j’observe, essaie d’analyser et m’inspire forcément des pratiques qui me semblent les meilleures. Pas seulement dans le 95 d’ailleurs. Fondamentalement, le HBCP n’est pas différents des autres clubs. C’est une association sportive proposant une activité handball, dirigée par un Bureau directeur… La situation géographique du club est à la fois un atout et une problématique : nous sommes au cœur du département, dans une agglomération du Val Parisis en pleine expansion. Mais le club est aussi proche de concurrents plus avancés sportivement sur les catégories séniors et jeunes adultes. Toutefois, le club peut s’appuyer sur une identité propre avec un fort sentiment d’appartenance. Actif, innovant et surtout organisé, le HBCP se démarque nettement par un bénévolat très important, par sa proximité avec ses adhérents et sa bienveillance. Le club est sur une dynamique positive, a un potentiel énorme et donc de belles perspectives d’évolution.

 

 

Si tu devais conclure en une phrase…

 

Je suis ravi d'avoir rejoint le Handball Club du Parisis, un club qui propose une réelle alternative d’avenir aux jeunes handballeurs soucieux de concilier compétitivité et convivialité.

bottom of page